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Les vacances à la Maison – idées lecture
Chaque été, la Maison ouvre grandes les portes du temple, entrée privilégiée par les nombreux visiteurs qui s’émerveillent devant notre lieu vivant et lumineux. Le calendrier d’activités demeure bien rempli pendant ces chaudes et humides journées estivales. Entre les dimanches de Contes sur le parvis et la programmation cinéma, nous nous apprêtons à accueillir la deuxième édition des Rendez-vous d’histoire de Québec, un événement qui propose, notamment entre nos murs, une programmation d’une richesse exceptionnelle. Je vous invite d’ailleurs à ne pas manquer la conférence dessinée qui abordera l’histoire de L’Institut Canadien de Québec et de la Maison de la littérature. Ça promet!
Alors que je m’apprête à m’éclipser pour les grandes vacances – n’ayez crainte, plusieurs collègues veillent au grain – et alors que l’incontournable journée du « 12 août, j’achète un livre québécois » approche vite, j’ai décidé de vous partager une stimulante liste de lecture concoctée par l’équipe de la Maison. Au rendez-vous : que des livres québécois, lus et approuvés, aimés et partagés. Je me promets d’ailleurs d’y piger certains de mes compagnons de vacances. Voyagez, vous aussi, avec ces écrivaines et écrivains de grand talent.
Belle fin d’été à tous!
Manuel de la vie sauvage, Jean-Philippe Baril Guérard (Ta Mère)
« Voilà un livre intéressant pour ce qu’il dit d’une culture entrepreneuriale où peu d’importance est accordée à l’autre lorsque des intérêts financiers sont en jeu. Sa lecture nous fait aussi réfléchir au deuil et au vide existentiel qu’on cherche à atténuer par l’entremise de la technologie. »
- Bobby Aubé, commis
Au grand soleil cachez vos filles, Abla Farhoud (VLB éditeur)
« C'est le livre par lequel je suis entrée dans l'univers, à la fois doux et douloureux, de cette autrice. Coup de coeur pour ce titre ensoleillé, et pour Toutes celles que j'étais! Le 12 août, j'achèterai Le dernier des snoreaux. »
- Dominique Bernard, responsable de la promotion, de la mise en marché et du développement de public
Nanimissuat - Île tonnerre, Natasha Kanapé Fontaine (Mémoire d’encrier)
« Sa douce poésie et son engagement pour les peuples autochtones me font vibrer. Quelle femme inspirante! Son recueil raconte le parcours de trois femmes (la grand-mère, la mère, la fille/Natasha) et dépeint des maux intergénérationnels prenant racine dans la colonisation du territoire (et des corps). Ce livre est une quête de retour aux sources ainsi qu’un rappel qu’il faut donner la parole aux Autochtones pour considérer la blessure créée par le colonialisme. Avec la publication récente du rapport d’enquête des femmes autochtones disparues et assassinées, je pense qu’il s’agit d’une lecture pertinente pour tenter de saisir cet enjeu toujours d’actualité. »
- Morgane Couty Ghisolfo, préposée à l’accueil
Créatures du hasard, Lula Carballo (Cheval d’août)
« J’ai bien apprécié ce récit poétique de l’autrice qui raconte son enfance en Uruguay jusqu’à la mort de sa grand-mère Régina. L’espoir de gagner à la loto, les bonbons qui carient les dents, la musique des années 80, le feu brûlant les ordures : tous ces souvenirs créent une courtepointe colorée impossible à oublier. »
- Laurence Dubuc, commis
Ventriloquies, Martine Delvaux et Catherine Mavrikakis (Leméac)
« Une correspondance sur le désir ou non de maternité, sur le rapport à l’écriture, la mère, la vie et la mort, comme une longue conversation à laquelle j’aurais eu envie d’assister et peut-être, me mêler. Par deux immenses dames de lettres québécoises. »
- Valérie Forgues, commis
Une sorte de lumière spéciale, Maude Veilleux (L’Écrou)
« Un recueil de poésie sans compromis, cru, où la poésie surgit du quotidien urbain, d’Internet, de la salle de bain et des champs. Une réflexion incontournable sur la solitude contemporaine et la place de la parole poétique. »
- Éric LeBlanc, adjoint à la programmation
Ce qu’on respire sur Tatouine, Jean-Christophe Réhel (Del Busso)
« C’est écrit avec un naturel déconcertant et une très grande humilité. Jean-Christophe Réhel a laissé de côté la pudeur et ose exprimer de façon franche, drôle, sensible, les pensées les plus simples, vraies, loufoques, honteuses, peu importe. Et il y a un souffle dans ce roman! Complètement à l’opposé des suffocations dues à la fibrose kystique. Et puis Réhel nous surprend partout, tout le temps. C’est sans doute le récit d’une vie banale et sans flafla le plus surprenant qui soit. On vibre, on rit, on a les larmes aux yeux, on éprouve de la colère; chaque passage nous rentre dedans d’une façon ou d’une autre. Réhel réussit, sans l’avoir cherché et ça se sent, ce que beaucoup d’écrivains et d’artistes ont tenté avant lui en y consacrant toute une vie de recherche et d’essais, sans pour autant y parvenir nécessairement : il écrit dans la vérité, la naïveté, la lumière de l’enfance : c’est cru, vrai, beau, incarné. C’est écrit dans l’urgence de n’être que soi et de respirer le monde à pleins poumons. »
- Isabelle Forest, responsable de la programmation
« C’est un livre d’une grande sensibilité qui nous guide vers des moments d’intensité qui nous tirent les larmes, animé d’une profonde mélancolie comme d’un humour fin. L’écriture est empreinte d’une simplicité d’où émane constamment des touches poétiques, ce qui la rend à la fois riche et accessible. Je me suis attaché au narrateur, sorte d’antihéros en quête de lui-même, complètement embourbé dans une vie qui pourrait être considérée comme ratée, mais dans laquelle son imagination, sa vulnérabilité et sa sensibilité nous font accéder à une beauté très pure. »
- Jean-Philippe Marcoux-Fortier, coordonnateur de la bibliothèque de la Maison de la littérature
« Claudia présente des femmes qu’elle admire, de la chanteuse Barbara à sa grand-mère. Dans une langue simple, mais variée, toujours avec une chute rigolote ou surprenante, la série « Histoires de lire » chez Fonfon propose (enfin!) de la littérature aux premiers lecteurs. Des auteurs comme Claudia Larochelle et Simon Boulerice sont jumelés à des bédéistes de talent et créent des livres épatants sur le modèle des ouvrages d’initiation à la lecture : une page, une image, une phrase, toujours placée au même endroit, pour faciliter le déchiffrage. Les histoires captivent les enfants de 5 et 6 ans, qui sont fiers de lire seuls de vrais livres, comme les grands. »
- Catherine Lefrançois, adjointe à la direction
Isabelle Arsenault, La quête d’Albert (La Pastèque)
« Albert aimerait bien lire tranquillement son livre, mais ses amis le sollicitent et le dérangent. Comment leur faire comprendre? Un album magnifique qui fait tout en finesse l’apologie du silence et de la lecture. »
- Isabelle Moisan, commis
Je voudrais qu’on m’efface (Hurtubise) et Embrasser Yasser Arafat (Marchand de feuilles), Anaïs Barbeau-Lavalette
« Ces deux livres racontent de petites anecdotes avec sensibilité tout en présentant de violentes réalités. J’aime le regard humain, compatissant et respectueux que l’autrice porte sur les personnages réels ou fictifs de ses histoires, laissant souvent place à de nombreuses réflexions. J’avais adoré La femme qui fuit pour le récit poignant et le style magnifique, mais je crois que ces deux ouvrages méritent tout autant d’attention. »
- Nadia Morin, coordonnatrice du service à la clientèle et chargée des expositions
La vie magique, Natalie Jean (Leméac)
« Belle lecture riche et faite de rencontres avec des personnages attachants et des sentiments agréables. Je dirais que c’est un concentré de réconfort. »
- Renée Roussel, commis
La douleur du verre d’eau, Jean-Christophe Réhel (L’Écrou)
« Désarmante de beauté, la poésie de Jean-Christophe Réhel est un véritable vortex dont on ne sort pas indemne. À la fois lumineux et troublant, son recueil La douleur du verre d’eau est une ode aux moments fragiles et précieux du quotidien et une porte grande ouverte à la résistance et à l’espoir. »
- Julie Veillet, chargée de production