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Un hiver carnavalesque
Je voisine le fleuve chaque jour. Je me laisse lune après lune séduire par ce que Gatien Lapointe appelait le chant profond du fleuve. Le regard glisse sur les glaces qui s’entrechoquent, le souffle matinal se mêle à la fumée de mer, la lumière se joue de la transparence. Québec est belle en hiver, et elle ne peut être plus majestueuse qu’observée du Saint-Laurent en février.
J’ai toujours trouvé grandiose la façon dont les gens d’ici ont su s’approprier cette période de l’année qui ne mériterait qu’hibernation sous les couvertures. Les pieds de nez à l’hiver sont nombreux, et le plus marquant à Québec est probablement ce Carnaval qui réchauffe les pieds et les cœurs depuis 1955, quoique les premières moutures du carnaval d’hiver remontent aussi loin qu’en 1894. À compter du 8 février prochain, l’expérience hivernale par excellence se déploiera de nouveau au cœur de la ville. Et c’est une grande, grande fierté pour la Maison de la littérature et L’Institut Canadien de Québec de s’allier à cet événement incontournable.
Du 11 au 14 février, nous amènerons une touche littéraire au Carnaval en présentant, sur la Place Jacques-Cartier, devant la bibliothèque Gabrielle-Roy, des Contes d’hiver au coin du feu. À la tombée du jour (dès 16 h 30), le conteur Jacques Hébert entremêlera histoires et chansons pour le bonheur des grands et petits rassemblés autour de foyers extérieurs.
Cet heureux partenariat avec le Carnaval symbolise deux éléments importants de la vision d’avenir de notre Maison : la collaboration active et enthousiaste avec les acteurs du milieu culturel de notre ville; et l’inclusion du littéraire dans des événements qui n’en sont pas a priori des porte-étendards naturels.
Une ville littéraire, affirmée comme telle depuis son accession au réseau des villes créatives de l’UNESCO, se doit de provoquer la rencontre avec ce qu’elle a de plus beau à offrir. Même – surtout! – lorsqu’on ne s’y attend pas. Même par grands froids.
Nous croyons plus que nécessaire de faire vivre cette mission à l’extérieur de notre temple. C’est donc un rendez-vous. Suivez l’odeur du chocolat chaud, vous nous y trouverez! Et qui sait, peut-être Bonhomme se joindra-t-il à nous pour célébrer notre ville de littérature!