Daniel Leblanc Poirier répond à Denis Vanier
Échos à la Nuit de la poésie 1970
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Des poètes contemporain(e)s répondent, avec un demi-siècle d’écart, aux performances de poètes présent(e)s lors de la Nuit de la poésie 1970.
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Le poète Daniel Leblanc-Poirier répond à la performance de Denis Vanier présentée au théâtre Gesù, le 27 mars 1970.
Réalisation de la vidéo : Stéphanie LeBlanc-Poirier, Ariane Gruet-Pelchat, Linakim Champagne
Performance originale de Denis Vanier lors de la Nuit de la poésie 1970
Une production de L'ICQ / Québec en toutes lettres
L’ICQ et Québec en toutes lettres remercient l'Office national du film du Canada (ONF) pour sa collaboration à Échos à la Nuit de la poésie 1970 ainsi que la Ville de Québec, le Conseil des arts du Canada, le Consulat général de France à Québec, le Gouvernement du Québec, Patrimoine Canadien, la Caisse Desjardins de Québec et les autres précieux partenaires pour leur contribution à la réalisation du festival.
Notice contextuelle sur la performance de Denis Vanier :
Denis Vanier a 21 ans à peine quand il participe à La Nuit de la poésie. Dans la préface de son premier recueil, Je, paru cinq ans plus tôt, le grand Claude Gauvreau le décrivait comme « un véritable terroriste du verbe ». Les deux hommes partagent certainement un sens de la monstruosité : voilà des lectures auxquelles on s’expose, ciblant directement les forces de l’ordre qui, en prétendant assurer notre sécurité, ne font que nous éteindre. La dégaine filiforme et toute en couleurs de Vanier, sa boule de cheveux ahurissante, sa peau blême et sa voix d’enfant ont quelque chose d’une apparition magnifiquement difforme et ingérable. Portée par un mélange d’agressivité et de détachement, sa lecture est reçue avec une surprise et une adhésion qui ne laissent aucun doute sur le charme opéré par une insoumission aussi débonnaire. Rares sont les poètes, ce soir-là, qui s’en prennent aussi explicitement aux signes d’une violence, celle de l’État, qui outrepasse les frontières nationales pour prendre le visage du racisme et du capitalisme à l’américaine. Allô-police est un poème qui tient de l’attaque frontale, mais ses armes sont la caricature et la profanation (« la vérité se passe un doigt », par exemple) dont la gratuité assumée provoque un éclat de rire un peu coupable. Il convient de saluer le flair de Miron et des organisateurs d’avoir invité un jeune poète rompant aussi radicalement avec la poésie du pays, qui commence alors à s’essouffler. Denis Vanier deviendra l’une des voix majeures des décennies à venir.
-Vincent Lambert
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