Gabriel Robichaud répond à Gérald Godin

Gabriel Robichaud répond à Gérald Godin

Échos à la Nuit de la poésie 1970

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Des poètes contemporain(e)s répondent, avec un demi-siècle d’écart, aux performances de poètes présent(e)s lors de la Nuit de la poésie 1970.

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La poésie engagée de Gabriel Robichaud fait écho au poème « Énumération » de Gérald Godin, présenté lors de cet événement mythique.

Réalisation de la vidéo : Étienne Boivin

Performance originale de Gérald Godin lors de la Nuit de la poésie 1970 

Une production de L'ICQ / Québec en toutes lettres

L’ICQ et Québec en toutes lettres remercient l'Office national du film du Canada (ONF) pour sa collaboration à Échos à la Nuit de la poésie 1970 ainsi que la Ville de Québec, le Conseil des arts du Canada, le Consulat général de France à Québec, le Gouvernement du Québec, Patrimoine Canadien, la Caisse Desjardins de Québec et les autres précieux partenaires pour leur contribution à la réalisation du festival.

Notice contextuelle sur la performance de Gérald Godin :
Même s’il appartient à la génération des poètes de la contre-culture, Gérald Godin se présente sur scène en tenue classique, sans la moindre flamboyance. Socialiste et indépendantiste, il vient d’un autre horizon, celui du journalisme, et songe peut-être déjà à se lancer en politique active. Avec Speak White de Michèle Lalonde, le poème Énumération est un moment fort de la soirée où le sous-texte politique devient explicite. Dans une langue verte, qu’on associe alors au joual, portée par le rythme et les images du juron, le futur ministre du Parti québécois en a précisément contre ce qu’il appelle les « coquerelles de parlement », en particulier celles du parlement fédéral. Récitée avec un flegme désarmant, la caricature de l’establishment est si tranchante que les réalisateurs du documentaire prévoyaient que les hauts placés de l’Office national du film demandent qu’elle soit laissée de côté dans le montage final du documentaire. Il n’en fut rien, et heureusement, car il est impensable de dissocier La Nuit de la poésie des bouleversements qui se produisent au même moment sur la scène politique et dans les rues, ce dont témoignent quelques appels à soutenir les membres du Front de libération du Québec en détention, ceux de Michel Garneau par exemple, prudemment coupés au montage. L’engagement, en poésie, est bien sûr une tendance forte à l’époque, mais il faut savoir qu’elle ne s’est pas imposée sans résistance. Godin lui-même s’en méfiait, quelques années plus tôt, et ce soir-là, c’est le poète et professeur Michel van Schendel qui monte sur scène pour rompre publiquement avec le « nationalisme résurgent du pays vague » qu’il entend depuis le début de la soirée. En coulisses, Godin dira : « Il y a huit ans, van Schendel avait dit dans une conférence que la poésie doit être sociale et engagée, et moi, j’avais fait un article contre lui que j’avais appelé “Les réducteurs de poésie”. Or, ce soir, huit ans après, van Schendel, dans son texte, parle des réducteurs de poésie qui veulent faire de la poésie engagée. Je trouve ça merveilleux. C’est un contradicteur né, ce gars-là. »
-Vincent Lambert
 

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