Pierre et Catherine Morency (2020) répondent à Pierre Morency

Pierre et Catherine Morency (2020) répondent à Pierre Morency

Échos à la Nuit de la poésie 1970

13:36

Des poètes contemporain(e)s répondent, avec un demi-siècle d’écart, aux performances de poètes présent(e)s lors de la Nuit de la poésie 1970.

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Un demi-siècle plus tard, Pierre Morency fait écho à sa propre performance tenue lors de cette nuit mythique. La voix de sa fille Catherine Morency, également poète, se joint à la sienne.

Réalisation de la vidéo : Olivier Higgins

Performance originale de Pierre Morency lors de la Nuit de la poésie 1970 

Une production de L'ICQ / Québec en toutes lettres

L’ICQ et Québec en toutes lettres remercient l'Office national du film du Canada (ONF) pour sa collaboration à Échos à la Nuit de la poésie 1970 ainsi que la Ville de Québec, le Conseil des arts du Canada, le Consulat général de France à Québec, le Gouvernement du Québec, Patrimoine Canadien, la Caisse Desjardins de Québec et les autres précieux partenaires pour leur contribution à la réalisation du festival.

Notice contextuelle sur la performance de Pierre Morency :
« De Québec, Pierre Morency », a lancé Miron. Pierre Morency fait en effet partie d’une délégation venue de Québec, avec Suzanne Paradis, Jean Royer et Marie Laberge, la poète et peintre, elle aussi publiée aux Éditions de l’Arc. Son choix de textes est simple : les trois derniers poèmes qu’il a écrits et qu’il vient de publier dans Au nord constamment de l’amour. Dans l’auditoire, nombreux sont ceux qui ne le connaissent pas. Ils ne savent pas qu’ils s’apprêtent à entendre une lecture mémorable, l’une des plus passionnées de la soirée. C’est pourtant un poète intimidé par la foule qui se présente au micro : « En m’avançant sur la scène, je me suis approché du micro, aveuglé par les spots, et c’est là que j’ai deviné, dans une sorte d’obscurité toute mêlée de fumée, cette masse remuante. Une forte odeur de cannabis montait du parterre. Le public n’était pas vraiment silencieux. Et c’est alors qu’avec pas mal d’assurance, mon trac s’étant évanoui, j’ai prononcé ma première phrase : “Je dois dire que je ne suis pas venu au monde comme quiconque, je ne suis pas venu par le passage d’une femme. Tout a commencé le jour où je reposais dans le ventre d’un avion. Je n’étais pas un enfant, j’étais une bombe.” Et le public a commencé à bouger. J’ai entendu des gens dire BOUM! BOUM! Et j’ai poursuivi ma lecture : “Ce n’est pas facile d’être une bombe, vous me comprenez. Une bombe n’a pas beaucoup d’avenir.” Et c’est là que j’ai senti que mes mots avaient porté. On m’écoutait. » Dans le documentaire, la lecture est d’autant plus forte que, la caméra montrant la scène de face n’ayant pas fonctionné, on ne voit Morency que de profil, à contre-jour, nimbé d’une lumière aveuglante qui nous réunit dans l’intensité de la voix. Difficile d’imaginer une erreur technique plus appropriée à l’un des grands thèmes de la poésie de l’époque : la venue au monde, la délivrance de la lumière et du cri.
-Vincent Lambert

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