Autrices et auteurs en résidence
Découvrez leurs parcours et leurs projets d'écriture.

Isabelle Berrigan
Crédit photo : Marie-Josée MarcotteRésidence croisée - Réseau des villes créatives de l’UNESCO
À coup de parodies et de détournements de phrases creuses, l’écriture incisive d'Isabelle Berrigan attaquait le fabuleux monde de l’excellence managériale par la parution des Pensées pour jours ouvrables en 2017 (Moult Éditions). Son écriture, à la fois cynique et poétique, fut rapidement remarquée autant par le public que les médias qui accueillirent chaleureusement ces brèves pensées d’une sensibilité désarmante et d’un humour décapant. Depuis, elle a élargi le spectre de ses déceptions en publiant en 2021 Vieille fille, notes intimes (Moult Éditions), où elle explore les différentes facettes de l’amour et du célibat au féminin. Elle participe à la vitalité de la communauté littéraire de la ville de Québec par des collaborations à des lectures publiques, tables rondes et contributions à des ouvrages collectifs, dont le journal L’Idiot Utile.
À propos de la résidence à Cracovie
Avec le projet (absent de la photo), Isabelle Berrigan explorera les thèmes du manque et du deuil; d’un projet, d’un rêve ou d’une personne significative, et de la façon dont l’on réussit à combler ces manques, que ce soit par la résilience, le mensonge, ou la maladie. Le projet, qui en est à sa première phase d’idéation, reviendra sur des expériences passées en croisant autant des photos d’albums personnels que la façon dont l’auteure relate les histoires dans ses journaux intimes, dont le premier date de 1995.

Nicholas Dawson
Crédit photo : Cédric TrahanRésidence québécoise d’écriture
Né au Chili, Nicholas Dawson est l’auteur de La déposition des chemins (La Peuplade, 2010), d’Animitas (La Mèche, 2017) et de Désormais ma demeure (Triptyque, 2020, Prix de la diversité Metropolis Bleu / Conseil des arts de Montréal et Grand Prix du livre de Montréal). Il a également écrit avec Karine Rosso Nous sommes un continent. Correspondance mestiza (Triptyque, 2021) et (co)dirigé trois collectifs. Membre du comité de rédaction de la revue Mœbius depuis 2019, il en a été le rédacteur en chef en 2021. Il est actuellement le directeur littéraire des éditions Triptyque.
À propos de la résidence à Québec
« Il y a quelques années, j’ai écrit une suite poétique dédiée à ma grand-mère maternelle, à ma mère et à ma sœur, et qui portait sur les différentes stratégies – rituels catholiques, traditions païennes latino- américaines, superstitions d’enfance – que les femmes de ma famille nous ont léguées pour conjurer la maladie, la peur et la douleur. Puis l’année dernière, une proche a reçu un diagnostic de cancer. Ce legs, suivi de la maladie, créent une tension à partir de laquelle je souhaite écrire un recueil de poésie où s’articulent les différents échecs que nous expérimentons, ma famille et moi, devant les infortunes.
Ce projet portera sur le rôle que joue l’écriture dans la réparation, comme celui qui m’incombe auprès de la maladie de l’autre : dans l’improvisation, la compassion et le potentiel d’échec, l’écriture accompagne les souffrances. Cette résidence sera donc l’occasion d’aménager un lieu serein, sécuritaire et solidaire pour accueillir cette étape créative du long et complexe processus de réparation. » Nicholas Dawson
Pour aller plus loin, rejoignez-nous le samedi 24 septembre à 13h30 à la Maison de la littérature À carnets ouverts - « Un poème de plus ne changera rien » Écrire, réparer, échouer.

Wojciech Nowicki
Crédit photo : Adam GolecRésidence croisée - Réseau des villes créatives de l’UNESCO
Né en Pologne, Wojciech Nowicki s’est formé en langue et littérature françaises, puis a travaillé en tant que vendangeur, plongeur, vendeur dans une galerie d’art, photographe et graphiste. Traducteur et auteur de critiques culinaires dans le journal Gazeta Wyborcza, le plus vendu en Pologne, il se lance dans l’écriture en 2010. Il a publié, entre autres, deux romans/essais semi-autobiographiques, Salki (traduit en anglais sous le même titre), et Cieśniny (Détroits). Il a aussi publié une dizaine d’albums photographiques d’artistes polonais et étrangers, et présenté, en Pologne et à l’étranger, quelques dizaines d’expositions photographiques qui, le plus souvent, prennent aussi la forme d'essais visuels.
À propos de la résidence à Québec
Durant sa résidence, Wojciech Nowicki commencera par réviser un roman dont il a récemment achevé la rédaction. Il entamera aussi un nouveau projet, qui sera consacré à la photographie, aux rapports entre les arts visuels et à leurs emprunts réciproques, et finalement à la tâche d'établir la place de la photographie dans la vie contemporaine.

Alix Paré-Vallerand
Crédit photo : LlamaryonRésidence relève
Alix Paré-Vallerand est une autrice de la ville de Québec œuvrant depuis 2015. En 2019, elle est lauréate d’une bourse de création Première Ovation pour la rédaction d’un premier recueil de poésie. En 2020, la poète anime le Cercle des autrices et auteurs de la relève. À l’été 2021, Alix Paré-Vallerand fait du Vieux-Québec sa résidence artistique grâce à une bourse de recherche-création de la Ville de Québec pour le projet La ville me traverse. Elle vit et écrit en Basse-Ville.
À propos de la résidence à Québec
Dans Le pont de toutes les douleurs, la narratrice se fait dévorer par la ville. Québec (la si jolie ville) devient une source d’inspiration, mais également le fondement de son aliénation. La narratrice du récit vit à côté d’une ligne de chemin de fer. Elle franchit régulièrement « le pont de toutes les douleurs », se laisse contaminer par « l’air vicié » des usines de la Basse-Ville.
Alix Paré-Vallerand envisage son travail lors de cette résidence d’écriture comme une entreprise de montage. Telle une cinéaste sur sa table de travail, elle doit maintenant combiner des fragments accumulés sur une longue période, en « faire de la littérature ». Se laisser surprendre par la fureur du texte.

Paul Savoie
Résidence du Prix Champlain
Originaire de Saint-Boniface, au Manitoba, Paul Savoie est l'auteur d'une quarantaine de livres dans plusieurs genres littéraires. Il a publié dans trois provinces (Manitoba, Ontario, Québec) et a obtenu le Prix Trillium (pour CRAC ainsi que pour Bleu bémol) et le Prix Champlain (pour Dérapages et pour Ce matin). Il est également musicien, s'adonnant à des improvisations musicales, et parolier. Il adore voyager, surtout dans les pays asiatiques. Il vit à Toronto depuis près de 40 ans.
À propos de la résidence à Québec
Pendant son séjour à Québec, dans la Maison de la littérature, Paul Savoie compte rédiger un recueil de poésie intitulé J'ai faim. Là, il compte produire une cinquantaine de textes sur le thème de l'alimentation, c'est-à-dire ce qui nous fournit le nécessaire pour vivre et survivre. Le défi principal pour lui dans cette tentative, c'est de tenter de produire une série de textes dans toutes sortes de formes classiques. Ce faisant, il revient à ses origines littéraires. Et il compte soumettre ce texte aux Éditions du Blé, au Manitoba, qui ont publié son premier recueil, il y a 50 ans de ça. Encore là, un retour aux origines.
Paul Savoie offrira un cercle d’écriture ouvert à tout public sur le thème de la faim, les mercredis 8, 15, 22 et 29 juin de 18 h à 20 h, à la Maison de la littérature.

Nathalie Bernard
Crédit photo : Alban Gilbert/ALCA Nouvelle-AquitaineRésidence de création Québec/Nouvelle-Aquitaine
Nathalie Bernard écrit d’abord en littérature « vieillesse ». Son premier roman, Né d'entre les morts, est publié chez Denoël en 1998. En 2009, elle se lance en littérature « jeunesse » avec plusieurs séries pour les 8-12 ans. En 2017, elle trouve le format qu’elle préfère : des romans dans le genre thriller historique que le lecteur pourra lire à tous les âges. Ils sont publiés chez Thierry Magnier. Depuis une dizaine d’année, elle aime également donner une forme spectaculaire à ses romans : mises en voix, spectacles, concerts…
À propos de la résidence à Québec
« Ce sont des guides que je chercherai au Québec, de ceux qui voudront bien me faire visiter leur territoire ou me raconter leur histoire, de ceux qui m’offriront de quoi remplir ma besace imaginaire pour, le moment venu, écrire un nouveau livre… Mon idée est d’emmener mon moleskine et d’y prendre des notes que je ramènerai à la Maison de la littérature pour les travailler, au calme, sur les temps d’écriture dont je disposerai.
Concernant le contenu exact de ce tout nouveau projet littéraire voici ce que, pour l’heure, je pourrais en dire. Ce serait une histoire de sentiment et de territoire, où les événements intimes et géographiques finissent par ne faire qu’un. Une histoire de fracture aussi, entre le fantasme et le réel, entre l'homme moderne et la nature. Un titre se dégage, comme s’il était le nom d’une graine tout juste semée : Apprivoiser l’hiver ».

Richard Vallerand
Crédit photo : Cathy LessardRésidence de création Québec/Nouvelle-Aquitaine
Avant de plonger dans l’édition et la BD, Richard Vallerand a d’abord œuvré pendant près de 20 ans dans le milieu du cinéma d’animation et du jeu vidéo. À partir de 2011, il décide de se consacrer exclusivement à la bande dessinée. Avec un collectif d'auteurs, il participe à la création de l'atelier « La shop à bulles ». Il y réalise plus d'une dizaine d'œuvres, notamment L’arbre à Murphy dans le collectif Forêt et bucheron, chez Glénat, et Le vol TS-236, les carnets du commandant Robert Piché, avec Sylvie Roberge au scénario. Il est un collaborateur régulier du magazine Curium avec sa série Les Laborats, dont les 3 premiers albums sont parus aux éditions Michel Quintin. Il a aussi réalisé les dessins pour Automne rouge, un roman graphique écrit par André-Philippe Côté, aux éditions La Pastèque.
Durant sa résidence, Richard Vallerand travaillera sur le projet Arthur Leclair, projectionniste ambulant, dont Normand Grégoire lui a demandé de mettre le scenario en image. Située au carrefour du 6e et du 7e art, entre littérature et cinéma, la BD apparaît comme le moyen tout désigné pour raconter cette histoire de l’image en mouvement à l'ère de la révolution industrielle. En arrière-plan de ce pionnier des vues animées, c'est l'histoire d'un Québec au seuil du 20e siècle qui est mise en scène.

Jimmy Beaulieu, Marine des Mazery et Higinia Garay
Crédit photo : Azkuna ZentroaRésidence croisée de bande dessinée
Jimmy Beaulieu est né à l'Île d'Orléans en 1974. Il vit à Montréal depuis 1998, année où il a commencé à faire de la bande dessinée. Il a aussi été musicien pendant dix ans, libraire pendant quinze ans, éditeur pendant dix ans, enseignant pendant vingt ans, alouette.
Marine des Mazery est autrice de bande dessinée et illustratrice. Diplômée de l’école CESAN en 2016, elle fait ses débuts dans plusieurs fanzines, puis publie et expose son travail depuis 2020. Elle enseigne la bande dessinée dans des associations et des écoles.
Diplômée des beaux-arts et de l'Institut européen de design de Madrid, Higinia Garay est à la tête de son propre studio, d'abord en tant que graphiste et actuellement exclusivement comme illustratrice, activité qu’elle combine avec des conférences, des ateliers et des cours.
Le québécois Jimmy Beaulieu, la française Marine des Mazery et l’espagnole Higinia Garay sont à Québec après avoir passé un mois à la Maison des Auteurs à Angoulême, et un autre au centre Azkuna Zentroa de Bilbao.
Angoulême, Bilbao et Québec sont toutes les trois parcourues par un fleuve – la Charente, le Nervión et le Saint-Laurent. Central dans l’identité de chacune des villes, le fleuve est le thème de la résidence 2022, qui aboutira à la production et la mise en œuvre d’une proposition collective.

Marie-Ève Sévigny
Crédit photo : Toma IczkovitsRésidence d'écriture ponctuelle
Marie-Ève Sévigny est romancière et nouvelliste. Sans terre (Héliotrope, 2016; Le mot et le reste, 2020), polar dédié au territoire de l’Île d’Orléans, a été sélectionné au Prix France-Québec. Intimité et autres objets fragiles (Triptyque, 2012), recueil de nouvelles, a été salué par la critique. Docteure en études littéraires (Université du Québec à Montréal) et directrice de La promenade des écrivains, elle s’intéresse à Québec en tant que ville imaginaire. Sur la piste de Maud Graham (Parfum d’encre, 2014), beau-livre publié avec Chrystine Brouillet, a remporté le prix Marcel-Couture.
Durant sa résidence, l'autrice travaillera sur un prochain roman traitant de sororité, thème qui la « fascine par sa façon particulière de faire négocier le féminin entre singularité et reconnaissance, indépendance et solidarité. »
Dans ses propres mots, « qu’advient-il des liens quand s’aliène le territoire ancestral et que le temps perd toute sa signification ? À quoi s’ancrer, comment se réunir ? En opposant l’insignifiance humaine aux volontés de la nature, je cherche à ouvrir d’autres chemins exploratoires que ceux jusqu’ici en usage dans notre relation à nous-même, à autrui et au monde. »

Stéphanie Filion
Crédit photo : Frederick DuchesneRésidence d'écriture ponctuelle
Écrivaine et artiste, Stéphanie Filion a fait paraître trois recueils de poésie aux éditions du Lézard amoureux, ainsi que des romans et carnets chez divers éditeurs. Le féminin, la mémoire, le quotidien sont ses territoires de prédilection.
En tant qu’artiste collagiste, elle a participé à des expositions collectives à Montréal et à des publications internationales. Elle anime régulièrement des ateliers de collage-poésie et fait de l'accompagnement en créativité.
Travaillant présentement sur la thématique du cœur anatomique dans une démarche mêlant collage et poésie, l'artiste profitera de cette résidence pour poursuivre son exploration de l'idée de découpe, de ligature et de greffe. Le lien entre les plicatures (étape de formation du tube cardiaque en embryologie) et le pli sera au cœur de cette semaine de création poétique.