Autrices et auteurs en résidence
Découvrez leurs parcours et leurs projets d'écriture.
Gabrielle Johanne
Crédit photo : Noémie Bentz-MoffetRésidence relève
Le projet, un roman (jusqu'à besoin narratif du contraire), explore l'univers de femmes mises à l'ombre en raison de troubles de santé mentale (souvent imaginés ou exagérés, encore plus souvent mal cernés et traités). J'y aborde les enjeux de la réclusion, de la honte, de la fierté et de la maladie dans un souci de conduire un dialogue incessant entre contemporanéité et histoire, entre « maison de repos » et « asile ». Le grand défi concerne la narration à la première personne, que je souhaite à la fois incarnée et flottante. J'espère tisser, malgré une voix s'exprimant au je, une histoire en tableaux, où chaque personnage de femme est élaboré autant ou davantage que le personnage principal.
Stéphanie Pelletier
Crédit photo : Marie-Eve CampbellRésidence québécoise d'écriture
Mon projet de roman raconte la renaissance d’une conscience émergeant dans la lumière d’un étang, reflétée de partout par les eaux, qui se découvre multiple et changeante et dont la reconstruction se fonde sur un lien intime entre la femme et la nature. Lien qui s’exprime autant dans les réseaux qu’elles génèrent que dans les agressions qu’elles subissent. Le roman explore et compare l’édification de l’identité humaine, de la mémoire et de la fiction avec les accumulations de sédiments qui composent les fonds des étangs ou les litières des forêts.
Christian Girard
Crédit photo : Marie-Josée MarcotteRésidence Québec-Namur
À Namur, l'auteur travaillera sur Contes de la fatigue, un projet de bestiaire composé de courtes proses poétiques, chacune donnant à voir, de façon aussi ludique que lucide, des intimités autres que celle de l’auteur. Le poète cherche ici à mettre en images, à la manière d’un caricaturiste, des réalités sensibles qu’il imagine comme autant de jardins secrets qui auraient basculé du côté du terrain vague intérieur. Au fil d’une écriture qui ne renonce ni à l’empathie ni à l’humour noir, défileront des créatures humaines aux prises avec un monde plein d’intranquillité, plus que jamais au bord de l’effondrement.
Camille Pier
Crédit photo : Samir Sam'TouchRésidence Namur-Québec
Il y a des chimères fertiles, c’est l’histoire d’un homme trans qui tombe enceint et qui voit son existence reprendre vie. Sans édulcorant netflix ni conservatisme réactionnaire pro-vie, c’est le récit d’une créature dont toute la folie et la magie prennent corps dans un organisme multiple. Inspiré par l’auto-fiction de Michelle Lapierre-Dallaire, le carnaval linguistique de Kim de L’Horizon et la SF queer de Sabrina Calvo, je confie à mon écriture une liberté joyeuse en termes de narration et de langage.
Éloïse Demers Pinard
Crédit photo : Catherine GagnonRésidence croisée Québec-Nouvelle-Aquitaine
Son projet en France / Nouvelle-Aquitaine : Pour guérir définitivement, une boulimique part en quête de l’origine du mal qui la ronge depuis dix ans. Entre récit, essai et enquête documentaire, « Méthode compensatoire » explore une thèse aussi lumineuse que radicale: si la boulimie est le résultat d’un système capitalisme, sa guérison passe-t-elle aussi par la décroissance ?
Aliona Gloukhova
Crédit photo : Elitza GueorguievaRésidence Québec-Nouvelle-Aquitaine
Née à Minsk et citoyenne française depuis 2013, elle écrit des romans d'autofiction, des essais et de la poésie. Dans son écriture, elle cherche une inclinaison, un déplacement, un chemin entredeux — eaux, langues, genres.
Pendant sa résidence, Aliona travaillera sur Mars subitement, janvier as-tu vu ?, une fiction fragmentaire, des exercices d'altération de soi dans le paysage.
Jennifer Dummer et Michel Rochon
Crédit photo : Courtoisie et Joe CancillaRésidence de traduction
Le projet de traduction de Jennifer Drummer est Le cerveau et la musique de Michel Rochon (MultiMondes). Dans cet essai, qui sera traduit pour Kommode Verlag, l’auteur explore comment la musique est perçue par nos sens et notre cerveau. Il se demande pourquoi une mélodie nous touche, qu’est-ce qui nous fait pleurer, nous donne la chair de poule ou envie de danser et comment les sons agissent dans le cerveau pour le mettre en effervescence.
Lucille Ryckebusch
Crédit photo : Le Quartanier Justine LatourRésidence pour le Prix de la création Radio-Canada - poésie
Un bouquet d’immortelles est un recueil de nouvelles dystopiques se déroulant dans un Québec menacé par les changements climatiques. Il met en scène douze personnages dont la vie est ébranlée par des destructions et des dévastations d’une ampleur nouvelle : fonte des glaciers, augmentation du niveau des mers et des températures, multiplication des catastrophes météorologiques et déclin de la biosphère. [...] Dans cette société en crise, la notion de chez soi est précaire et le confort est loin d’être une certitude. C’est à cette épreuve commune que sont confrontés les personnages d’Un bouquet d’immortelles.
Lucille Ryckebusch a reçu le Prix de la création Radio-Canada pour le poème Résurgence.
Caroline Décoste
Crédit photo : LlamaryonRésidence pour la relève 36 ans et plus
Son projet d'écriture prendra la forme d’un recueil de poésie relatant une expérience de la maternité, à travers les bouleversements physiques et psychologiques qu’elle entraîne. Le recueil se divise en quatre parties : «Eau» (la grossesse), «Sang» (l’accouchement), «Lait» (les premiers mois), «Jus» (la petite enfance). La transformation de femme à mère (sans tomber dans l’essentialisme du corps féminin) s’opère au fil du recueil, c’est un état en devenir, dans un corps où coexistent les deux identités, parfois en opposition. Pendant sa résidence, Caroline Décoste bénéficiera d’un mentorat avec Isabelle Forest, qui l’accompagnera dans la réalisation de son projet d’écriture.
Maxime Jolivel
Résidence pour le Prix de la création Radio-Canada - récit
« Cette résidence d'écriture me permettra de poursuivre mon projet de ''raconter le paysage'' à travers des aventures contemplatives, loin de l'exploit et de la performance. En explorant ces lieux, tout en faisant des parallèles entre la France et le Québec, je pars à la recherche du ''sauvage'' là où on ne l'attend pas. J'en profite pour questionner le mode de vie privilégié de nos sociétés occidentales. »
Maxime Jolivel a reçu le Prix de la création Radio-Canada pour le récit Histoire de pêche.